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Histoire du pèlerinage

 

 

 

 

QUI ETAIT SAINT JACQUES ?

LES PREMIERES REFERENCES A SAINT JACQUES

LA DECOUVERTE DU TOMBEAU ET SES CONSEQUENCES

LE MOYEN-AGE : L’APOGEE DU PELERINAGE

     traditions

la coquille

premier guide

rencontre avec saint jacques

les absolutions

LE CHEMIN DE LA RENAISSANCE A NOS JOURS

 

 

 

 

Qui était Saint Jacques ?

 

Saint Jacques est un des 12 apôtres du Christ. Il fait partie des 4 premiers à avoir été appelé par Jésus alors qu’ils pêchaient sur le lac de Tibériade. Avant lui, André et son frère Simon, appelé Pierre, furent choisis. Saint jacques fut ensuite appelé juste après avec son frère Jean l’évangéliste. On le surnomme Jacques le majeur pour le différencier de Jacques le Mineur. Cela ne fait allusion qu’à leur ordre d’apparition dans l’Evangile.

Les 12 apôtres étaient :

-         Simon-Pierre                                             - Thomas

-         André                                                       - Matthieu le républicain

-         Jacques le Majeur                                     - Jacques le Mineur

-         Jean                                                          - Thaddéo = Judas fils

-         Philippe                                                     - Simon le Cananéen

-         Barthélemy                                                - Judas l’iscariote

C’est au moment de la résurrection que Jésus Christ est apparus aux apôtres. A cette occasion, il les envoya en mission dans le monde entier afin de baptiser et évangéliser. Saint Jacques parti alors prêcher l’évangile en Espagne, zone qui lui fut attribuée.

Saint Jacques eut très peu de disciples et son évangélisation fut plus ou moins un échec. Il retourna alors en Palestine où il fut martyrisé en 44 par Hérode Agrippa qui interdit l’inhumation du corps décapité.

Les disciples chrétiens récupérèrent le corps qu’ils déposèrent dans une barque en pierre a Haiffa. La barque transportant le corps et 2 disciples fut guidée par un ange. En seulement 7 jours, elle arriva à l’Ouest de l’Espagne, lieu qu’il avait évangélisé. Elle remonta la rivière Ulla jusqu’à Iria Flavia désormais ville de padron sur la sar. Iria Flavia était la capitale de la Galice romaine et le port principal de la zone. Les disciples inhumèrent le corps dans un bois voisin de « Liberum Donum » dans un endroit occupé par un ancien compostum (=cimetière). Ceci représente une des hypothèses de l’origine du mot Compostelle, des tombes romaines y ayant réellement été découvertes. Ils dressèrent ensuite un autel sur l’arca marmorea c’est à dire le tombeau de marbre. Persécution et interdiction aux chrétiens de visiter les tombeaux des saints, le lieu du sépulcre fut oublier dès la seconde moitié du premier siècle.

 

 

Les premières références à Saint Jacques

 

Outre l’évangile, les premiers textes parlant de Saint Jacques datent du 6è siècle. Ils racontent l’évangélisation de l’Espagne par Saint Jacques visitant les villes les unes après les autres. Une anecdote est relatée en ce qui concerne la ville de Saragosse, capitale romaine où la Vierge est apparue au saint debout sur un pilier pour l’encourager dans sa mission qui avait peu de succès. Depuis, la Virgen del Pilar (vierge du pilier) est vénérée dans toute l’Espagne et surtout à saragosse lors de fêtes chaque année au mois d’octobre.

 

 

La découverte du tombeau et ses conséquences

 

En 813, l’ermite Pelayo entendit des cantiques et vu une pluie d’étoiles sur un champ. Ceci donna le nom de Campus Stellae (champs d’étoiles) ce qui donna le nom de Compostelle selon certaines hypothèses. Il prévint l’évêque d’Iria Flavia, Théodomiro, qui fit défricher la zone et découvrit la dépouille de l’apôtre. Celle-ci fut identifiée par une inscription sur la pierre tombale.

Le roi des Asturies et de la Galice, Alphonse II, visita alors les lieux et proclama saint jacques comme saint patron du royaume. Il ordonna la construction d’un modeste temple et d’un monastère autour desquels naquit la ville de saint jacques de compostelle.

Au 9è siècle, les musulmans dominent la péninsule, c’est le moment des invasions barbares. Les rois chrétiens qui se maintiennent sont repliés sur la Côte cantabrique. Alphonse II profite de la découverte du saint pour organiser la croisade appelée le Reconquista. La découverte du tombeau de l’apôtre constitua, en outre, pour toute l’Europe, l’événement qui allait stimuler la résistance à l’invasion musulmane qui menaçait la chrétienté.

 

En 844, apparaît la légende du vœu de saint jacques selon laquelle celui-ci eut un rôle dans la bataille de Clavijo. En effet, il est dit que le roi Ramiro Ier réussit à vaincre les troupes d’Abdar Rahman II grâce à l’aide d’un cavalier monté sur un cheval blanc qui lutta à ses côtés. Le cavalier était saint jacques et fut appelé Santiago Matamoros c’est à dire saint jacques tueur des maures. Sa représentation ainsi est très fréquente dans l’histoire de l’art espagnol. La reconquête trouva donc son patron levant le sabre contre les païens. Il apparut également en rêve à Charlemagne lui ordonnant d’aider la reconquista.

 

En 899, Alphonse III fit construire une basilique de style préroman à la place du temple. Elle fut détruite pendant l’invasion du chef musulman Almansour en 997 qui dévasta complètement la ville. Saint Jacques fut reconstruite avec sa basilique menée par l’évêque Pedro Mezonzo et fut fortifiée par des murailles.

En 1075, sous la direction du maître Bernando « el viejo », l’évêque Diego Pelaez commença les travaux de la cathédrale.

En 1090, les relations entre Compostelle et l’abbaye de Cluny deviennent de plus en plus étroites grâce au mariage de Doña Urraca et Raymond de Bourgogne. Cela donne une nouvelle impulsion et maître esteban prend la direction des travaux. Il trace l’église à 3 nefs de 100 m de long, le triforium et le transept à 3 nefs. Puis, le maître Bernando « el joven » intervint et l’évêque Gelmirez consacra presque tous les autels en 1105. Les travaux voient leur fin arriver en 1128. A la fin du 12è siècle, le maître Matteo réalisa le Portail de la Gloire.

 

 

Le Moyen-Age : l’apogée du pèlerinage

 

Dès le 11è siècle, il y a une forte attraction  pour le christianisme européen et saint jacques devient un centre de pèlerinage de la chrétienté auquel accoururent rois, princes, saints, prélats et des foules de pèlerins. C’est l’apogée du pèlerinage entre le 11è et le 13è siècle. Le pape Calixte II accorde le Jubilé plein de l’année sainte en 1120 et Alexandre II le déclara perpétuel. Saint Jacques devient ville sainte au même titre que Jérusalem et Rome. Les années saintes ont lieu lorsque le 25 juillet (fête de la saint jacques) tombe un dimanche. A cette occasion, la Porte Sainte est ouverte le 31 décembre de l’année précédente et les pèlerins y pénètre pour faire leur jubilé c’est à dire la purification de tous les pêchés.

On compte environ 500 000 pèlerins par an entre le 10è et le 12è siècle et parfois jusqu’à 1 000 000.

Le premier pèlerin connu est l’évêque Godescale du Puy en Velay au 10è siècle qui fit les 1500 km aller à pied. Les Anglais arrivaient sur la côte par les « bateaux de pénitence » mais seulement un sur deux arrivaient à quai. Du à la foule de francs sur le chemin, il prit le nom de camino francès.

L’apogée du pèlerinage au 11è et 12è siècle fait du chemin un moyen extrêmement efficace pour les échanges scientifiques, artistiques et littéraires entre tous les points de l’europe. L’influence de Cluny et des courants artistiques créés par les pèlerinages permettent d’élaborer une manifestation parfaite d’un style lié aux foyers français depuis le début de l’art roman : « Le roman de Compostelle ». L’art est alors au service du pèlerinage et va faire évoluer grandement l’art autochtone asturien et mozarabe. Les artistes arrivent par le chemin et on le retrouve sur le programme des églises du chemin. En effet, entre la cathédrale de Jaca et saint Jacques de Compostelle, on trouve tout le répertoire espagnol avec des histoires édifiantes et des scènes bibliques à la mémoire des pèlerins. Au moyen-age, le chemin joue donc un réel rôle de véhicule culturel.

 

Le pèlerinage pouvait être imposé pour avoir commis quelque crime ou certaine façon d’avoir gagné de l’argent, insulter un ennemi. Toutefois, il était possible de payer quelqu’un pour faire le chemin à sa place.

 

 

TRADITIONS

Au Moyen-Age, tous les voyageurs portaient un habit court, une cape (pèlerin), un large chapeau contre les intempéries, une gibecière non fermée en signe de bonne foi, une gourde (calebasse) et une coquille uniquement au retour.

Ils se logeaient dans des installations hotellières fondées par rois, ordres religieux ou particuliers. Austère, elles étaient et sont le plus souvent gratuite pour aider le pèlerin. C’est le reflet de la tradition hospitalière médiéval.. Le voyage seul était très dangereux. Il se faisait donc très souvent en groupe pour éviter les brigands

 

 

LA COQUILLE

L’attachement de la coquille au pèlerinage s’explique de plusieurs hypothèses/

-         Les coquilles auraient recouvert le tombeau du saint ce qui délivra le symbole au moment même de la découverte des reliques.

-         Les coquilles étaient encore très nombreuses sur la plage du Padron au moyen-Age. Elles étaient alors distribuées aux pèlerins sur le parvis de la basilique pour prouver qu’ils y étaient arrivés. Donc, la coquille n’est présente qu’au retour du chemin. On peut dire qu’elle jouait le rôle de la compostela de nos jours.

 

 

PREMIER GUIDE

C’est grâce au chemin qu’apparaît le premier guide touristique de l’Histoire : Le Liber Sancti Jacobi connu sous le nom de Codex Calixtinus. Un moine poitevin nommé Aymeri Picaud l’écrivit en 1139 après son pèlerinage effectué avec l’appui de l’ordre de Cluny. L’œuvre se compose de 5 volumes présentant l’histoire du saint et des indications pratiques comme les passages dangereux, logeurs trop chers, bons et mauvais hospices, les églises à visiter…le premier guide du routard.

Le Liber Sancti Jacobi se trouve de nos jours conservé dans la cathédrale de Saint Jacques de Compostelle.

En fait, l’origine du livre en est maintenant très incertaine. On connaît également la version selon laquelle le pape Calixte II reçut l’idée du livre par ordre divin et c’est lui qui l’envoya au patriarche de Jérusalem et à l’archevêque de Saint Jacques pour sa révision. Cet éventuel auteur donne le nom connu de nos jours Codex Calixtinus.

De toute façon, ce guide aida les pèlerins en dénonçant les crimes des hôtes et permit d’identifier la position réelle du chemin au moyen-Age.

 

 

RENCONTRE AVEC SAINT JACQUES

-         A la vue de Saint Jacques de Compostelle, les pèlerins devaient se tremper dans une rivière pour retirer les souillures et les odeurs du chemin.

-         Ensuite, le pèlerin devait passer la nuit entière dans la cathédrale à chanter des cantiques accompagnés d’instruments.

-         A l’aube, les offrandes étaient faites sous la direction d’un prêtre polyglotte qui répète le rituel et surveille l’attribution des offrandes au saint et au coffre de l’église.

-         Finalement, le pèlerin devait se confesser

 

 

       LES ABSOLUTIONS

-         Pour avoir fait le chemin, un tiers des péchés était automatiquement pardonné

-         Lors des années saintes, les pèlerins obtenaient l’indulgence plénière à condition d’être entièrement repentant.

-         Il existait également la possibilité de racheter une peine de 40 à 200 jours de purgatoire.

 

 

Le Chemin de la Renaissance à nos jours

 

Le chemin tomba ensuite dans l’oubli pendant 2 siècles faute de foi, de l’insécurité, des épidémies…On paie même des personnes pour faire le pèlerinage à sa place, les hospices ferment et tombent en ruine.

La Renaissance arrive ensuite à Compostelle de la main de l’archevêque Fonseca, le fondateur de l’université. C’est le 16è siècle, la guerre de religion a lieu et l’Espagne ferme ses frontières. Les reliques de Saint Jacques sont alors caché pendant 300 ans pour les empêcher de tomber en mains anglaises. Ce n’est qu’à la fin du 17è siècle que les archevêques et ordres religieux se lancèrent avec passion dans la construction de style baroque. Cela donna lieu à une école caractéristique du 18è siècle. Le baroque inonde alors toute la ville historique, la cathédrale, les monastères et les églises. Saint Jacques s’imprègne d’une personnalité caractéristique évidente encore aujourd’hui.

 

Le retour au chemin coïncide avec le changement d’orientation touristique de l’Espagne et le développement du Tourisme de masse dans la seconde moitié du 20è siècle. Les motifs du pèlerinage se multiplient et se différencient de plus en plus.

 

Les pèlerins sont également chaque année plus nombreux.    Voir les statistiques